
On considère l’enfant de 12 ans comme « adulte » d’un point de vue dentaire, avec ses 28 dents définitives. Il existe toutefois une dent à croissance tardive, dont l’éruption se fait entre 16 et 25 ans. C’est pourquoi cette troisième molaire est aussi surnommée dent de sagesse.
Cette croissance tardive est souvent compliquée, expliquant que l’extraction des dents de sagesse soit une des interventions les plus fréquentes en chirurgie dentaire. Elle a pour but de corriger les problèmes rencontrés (douleur, infection, manque de place…) en retirant de 1 à 4 dents.
Les indications : pourquoi se faire retirer une dent de sagesse ?
Tout individu adulte est censé avoir quatre 3ème molaires ou dents de sagesse, à raison d’une dans chaque cadran (cadran supérieur droit et gauche, cadran inférieur droit et gauche).
C’est quoi les dents de sagesse ?
Les molaires sont des dents servant à la mastication intense. Leur rôle a donc diminué depuis l’époque où les premiers hommes ne mangeaient que de la viande ou des aliments crus.
Leur localisation en bout d’arcade dentaire rend leur accès difficile, notamment pour une hygiène bucco-dentaire parfaite. C’est pourquoi les bactéries s’y développent plus facilement, avec un risque d’infections ou de caries.
Ce sont les dernières dents à pousser, ce qui peut occasionner deux problèmes :
- Elles peuvent avoir du mal à sortir, et l’on parle alors de dents incluses, sous la gencive ;
- Elles peuvent ne pas avoir la place de sortir, créant éventuellement un déplacement des autres dents.
Quand doit-on extraire les dents de sagesse ?
Le retrait des dents de sagesse se fait de manière curative ou préventive, le plus souvent à l’âge adulte ou adolescent. Dans des cas précis, une germectomie portant sur le bourgeon de la molaire peut s’envisager dès 12/13 ans
Extraction des dents de sagesse en prévention
C’est une intervention rare, effectuée chez certains adolescents dans le cadre d’un traitement orthodontique. Le but est de donner plus de place aux dents déjà en place.
Extraction curative
Cette extraction se fait le plus souvent entre 20 et 25 ans, ou plus tard en cas de complications ultérieures.
Cette intervention vise à solutionner des problèmes, souvent associés à une douleur sur ces dernières molaires :
- Complications infectieuses de type carie ou abcès, liées à un brossage difficile des dents dans cette région ; c’est ce qui rend aussi le traitement conservateur compliqué. Des infections récurrentes peuvent toucher la racine (alvéolite) ou les tissus superficiels de la gencive (péri-coronarites).
- Complications orthodontiques, la pousse désordonnée et le manque de place risquant de modifier le positionnement des dents déjà en place.
Le déroulement d’une extraction dentaire de molaire
L’extraction des dents de sagesse nécessite au moins une consultation du chirurgien, qui va s’appuyer sur un examen clinique et tous les résultats d’imagerie médicale antérieurs : radiographie, panoramique, cone beam, scanner…
Votre chirurgien de la Clinique de Chirurgie Esthétique des Champs Élysées pourra alors apprécier la difficulté d’extraction, même si ce type de chirurgie dentaire peut être soumis à de gros aléas. C’est pourquoi nombreux sont les dentistes évitant cette extraction de dents de sagesse au cabinet : ils préfèrent référer cette intervention de déracinement à un spécialiste parfaitement équipé en clinique.
Sauf si vous demandez une petite anesthésie générale, votre chirurgien vous propose souvent une intervention en ambulatoire, sous anesthésie locale : un chirurgien dentiste expérimenté table sur quinze à trente minutes par dent en moyenne, sauf mauvaises surprises.
Selon les cas, il va traiter en une séance de une à quatre dents.
Pour retirer les 4 dents, il peut aussi conseiller deux interventions espacées d’au moins 3 semaines, l’inflammation étant souvent plus forte sur la mandibule (molaires inférieures). Leurs racines sont en effet plus profondes et à côté du nerf sensitif de la langue et du nerf alvéolaire (sensibilité labiale inférieure et menton).
Une extraction de dent de sagesse porte sur une dent plus ou moins abîmée, plus ou moins mobile, à la racine plus ou moins complète.
Selon les cas, il suffit d’un davier pour la retirer alors que dans d’autres cas, il faut fraiser l’os pour dégager la racine et la libérer.
Dans certains cas, notamment sur des fractures de molaires, chaque morceau est retiré séparément.
Une fois la dent extraite et le tissu nettoyé, le chirurgien peut être amené à suturer la gencive : la cicatrisation est rapide, en quelques jours et le fil se résorbe.
Quelles sont les suites quand on retire les dents de sagesse ?
Les petits saignements juste après l’intervention sont normaux : il faut simplement mordre dans une compresse stérile pour faire une hémostase par compression.
L’essentiel des suites post-opératoires se manifeste par une inflammation plus ou moins marquée, pouvant aller jusqu’à des joues en « hamster » à cause de l’œdème qui les gonfle. Elle va durer plusieurs jours, notamment sur la mâchoire du bas. Dans certains cas peut apparaître un hématome, avec une peau bleue.
Quelques jours d’éviction sociale sont donc conseillés, ainsi que l’arrêt des sports violents pendant au moins 2 semaines.
Pour limiter la réaction inflammatoire, différentes solutions sont possibles :
- Compresses de glaces localement, en application ;
- Traitement anti-inflammatoire, sur prescription (corticoïdes ou AINS).
- Aucun facteur irritant localement au moins 24h : aliment chaud, aliment acide ou épicé, cigarette, solution alcoolique…
Un traitement antibiotique est souvent prescrit par précaution, procurant une couverture anti-infectieuse de quelques jours.
Les résultats suite à une exérèse des dents de sagesse
Le retrait des dents de sagesse n’a aucune conséquence esthétique négative, car elles ne se voient pas.
Les douleurs et les troubles cliniques associés disparaissent alors rapidement. La gencive cicatrise en quelques jours en superficie, même si le remodelage du tissu profond et osseux est bien plus long. Mais le patient ne ressent ni gêne ni douleur.