La diversification, une cure de jouvence pour la Clinique des Champs-Elysées | Le Figaro

La Clinique des Champs-Elysées débarque dans quelques jours à New York sur la 5ème Avenue. Tracy Cohen – Sayag, sa directrice générale, s’est associée avec des Français de Manhattan ce « rêve américain » de 400 mètres carrés consacre la sortie de l’ornière réussie par la dirigeante en cinq ans. La Clinique des Champs-Elysées a ouvert fin novembre à Lille, avant Bordeaux, Lyon et Nice, prévus fin 2020. « Nous avons créé un nouveau modèle de clinique que nous voulons décliner hors de Paris », raconte cette trentenaire à la journaliste Keren Lentschner du journal Le Figaro dans un article publié le 23 janvier.

La Clinique des Champs-Elysées s’est imposée ces dernières années comme l’un de plus grands centres de médecine et de chirurgie esthétiques en France, dans un marché fragmenté où seuls quelques cabinets et cliniques tirent leur épingle du jeu. Sur cinq étages, l’établissement réalise plus de 5 500 interventions par an. Un patient sur deux a moins de 35 ans. Parmi eux, des stars de séries ou de la téléréalité qui n’hésitent pas à faire écho de leur passage sur Instagram. Des mannequins de Victoria Secret qui viennent à la veille des défilés se « repulper » le visage. Une dimension « people » cultivée par Tracy Cohen, qui a embauché cinq personnes pour alimenter le compte de la clinique.

La société a réalisé, l’an passé, 13 millions d’euros de chiffre d’affaires (+10%) et dégage 2 millions de bénéfices. « C’est la seule clinique qui sorte du lot aujourd’hui, commente un professionnel du secteur, grâce à une communication hyperoffensive et un créneau assumé, celui de la médecine esthétique et des millenials. »

Après des études à Dauphine et un début de carrière à la banque Rothschild, Tracy Cohen – Sayag a lâché son job fin 2010 pour venir à la rescousse de son père, le Dr. Michel Cohen, cofondateur de la clinique. L’établissement connaît alors une descente aux enfers, plombés par 4 millions d’euros de dettes. Rationalisation des coûts, informatisation de l’entreprise, nouveau site internet … Tracy Cohen – Sayag, qui n’a alors que 23 ans, met tout de suite les mains dans le cambouis.

Elle a vite l’intuition que c’est en repositionnant la clinique sur la médecine esthétique qu’elle peut la sauver. La chirurgie esthétique, qui génère alors 80% des revenus de l’établissement est très lourde à rentabiliser avec ses blocs opératoires coûteux, qui nécessitent au moins cinq médecins et soignants. La partie n’est pas gagnée. Avec ses 60 salariés, l’entreprise est lourde à faire fonctionner. Elle est placée en redressement judiciaire en 2012. En 2014, après une année d’observation, le plan de continuation présenté par la jeune femme – qui tient désormais les rênes – est accepté par le tribunal. Tracy Cohen – Sayag investit 3 millions d’euros sur ses fonds propres pour refaire la clinique, vétuste. « Ça a apporté un second souffle à l’entreprise », raconte-t-elle. Elle se lance aussitôt sur les réseaux sociaux et surfe sur cette « vraie révolution industrielle qui touche alors la médecine esthétique, avec l’apparition des nouvelles technologies pour le visage, le corps, les cheveux … » Son credo : une nouveauté par semaine.

En moins de dix ans, Tracy Cohen – Sayag a renversé le modèle de la clinique. Aujourd’hui, les injections de Botox, épilations définitives et autres blanchiments des dents rapportent 60% du chiffre d’affaires (contre 10% il y a dix ans). Une activité en croissance de 30%, exercée par quinze médecins libéraux qu’elle se targue d’avoir démocratisée. « La médecine esthétique fidélise les patients avec ses soins récurrents », explique la jeune femme dont les clients viennent 2 à 3 fois par an. Une fréquence qu’elle entretient avec soin.

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